
PROTÉGER LE PATRIMOINE NATUREL
La partie la plus importante de notre action et de nos budgets est consacrée à la protection de la nature sur notre territoire. Cette mission fondamentale se décline en une série d’actions.
Protéger notre PATRIMOINE NATUREL
La protection de la nature, au cœur de notre action

Des INVENTAIRES pour
améliorer nos connaissances
Pour protéger efficacement la nature au sein du Parc national, il faut d’abord avoir une vue suffisamment précise de la situation de la biodiversité sur le territoire. C’est la raison pour laquelle certains de nos chargés de mission réalisent des inventaires qui portent sur différents éléments de notre patrimoine naturel.

Vérification de la qualité écologique des cours d’EAU
L’eau est omniprésente sur notre territoire et la qualité écologique des différents cours d’eau du territoire impacte directement la diversité des espèces qu’on trouve sur le territoire.
Objectifs : vérifier l’état chimique, la qualité biologique et l’état hydromorphologique du cours d’eau

Inventaire et suivi des habitats FORESTIERS patrimoniaux et sensibles
Forêts de pente, forêts alluviales, forêts anciennes… Autant de milieux sensibles présents dans la vallée de la Semois qui offrent un habitat à de nombreuses espèces.
Objectifs : développer une méthodologie ; évaluer la sensibilité des habitats inventoriés aux différentes pressions et menaces ; planifier et suivre des actions pour protéger les espèces et habitats à enjeu.

Inventaire des ESPÈCES protégées et emblématiques
De nombreuses espèces protégées et emblématiques peuplent le territoire du Parc national de la Vallée de la Semois et ses abords. On manque toutefois d’informations sur la localisation et l’état de conservation de ces espèces.
Objectifs : mener des inventaires scientifiques afin de disposer d’une image la plus précise possible de l’état de conservation de ces espèces sur le territoire.

Création de l’Observatoire du changement CLIMATIQUE
Le changement climatique se manifeste déjà dans nos régions, à travers différents phénomènes (sécheresses, inondations, vagues de chaleur…). En invitant les citoyens à encoder leurs observations en la matière, nous souhaitons les sensibiliser à l’importance du sujet.
Objectifs : proposer une plateforme rassemblant les données d’inventaires mais aussi les données d’observation des changements climatiques sur le territoire du Parc national.

Accroître la CONNECTIVITÉ écologique du territoire
Connecter les espaces les plus riches en biodiversité pour permettre la circulation et le développement des différentes espèces est un enjeu fondamental. Le Parc national de la Vallée de la Semois y travaille à travers différentes actions.

Augmenter et déployer des RÉSERVES intégrales
Les RFI (réserves forestières intégrales) sont des zones où on « laisse les phénomènes naturels évoluer selon leurs lois », sans intervention, ce qui implique des restrictions en matière d’exploitation forestière, de chasse, d’exploitation des ressources du sol et de l’eau ainsi qu’en matière d’accès, de gestion et de surveillance.
Augmenter les surfaces de RFI et les mettre en réseau offre plusieurs avantages :
-
faciliter la renaturalisation de certains milieux ;
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augmenter les ressources en gîte et en nourriture pour plusieurs espèces emblématiques (chauves-souris diverses, pic noir et mar, mousses et lichens…) ;
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faciliter l’installation du lynx dans la vallée.
Objectifs : faire passer sous statut de RFI un minimum de 10 % de la surface de forêts feuillues publiques.

Développement des zones OUVERTES intra forestières et des zones de TRANSITION (lisières)
Les lisières et zones ouvertes intra-forestières permettent d’accueillir de nombreuses espèces d’insectes, et notamment des papillons forestiers dont les populations sont en déclin. Elles servent en outre de zone de gagnage pour les grands herbivores… et de zone de chasse privilégiée pour le lynx ou le chat forestier.
Objectifs : création de minimum 100 ha de lisières internes interconnectées sur le territoire du Parc national de la Vallée de la Semois.
A lire : Une lisière d’1,5 ha plantée sur la commune de Bouillon

Créer une CARTOGRAPHIE détaillée de la trame verte et bleue
Améliorer la connectivité des cours d’eau et autres espaces riches en biodiversité est un enjeu essentiel pour de nombreuses espèces et pour la santé générale de la nature au sein du Parc national.
Pour y parvenir, il faut d’abord pouvoir dresser un état des lieux de la situation existante, ce qui permettra de définir quelles zones doivent être placées sous un statut de protection afin de renforcer cette connectivité.
Objectifs : développer un outil cartographique offrant une vue fine de la trame verte et bleue sur le territoire ; localiser entre 50 et 100 ha à mettre sous statut de protection.

Lutter contre
la pollution LUMINEUSE
L’excès de lumière a des effets ravageurs sur certaines espèces qui ont besoin de l’obscurité pour se développer. Restaurer la « trame noire » en supprimant les points lumineux qui n’ont pas ou plus d’utilité est donc une mesure essentielle.
Objectifs : extinction de 120 points lumineux sur le territoire, déterminés en fonction des priorités en matière de protection de la nature + création d’une Réserve Internationale de Ciel Etoilé (RICE).

Préserver et restaurer les HABITATS prioritaires
Le territoire du Parc national de la Vallée de la Semois est exceptionnel par la variété d’habitats uniques qu’on y trouve : anciennes ardoisières, forêts de pente, milieux agricoles, lit majeur de la Semois, etc. De nombreuses actions sont prévues pour les préserver ou les restaurer.

Entretenir et restaurer les BIOTOPES menacés sur les pentes et crêtes de la Semois
On trouve sur les crêtes rocheuses et les pentes escarpées du bassin de la Semois un certain nombre de biotopes rares : affleurements rocheux exposés, crêtes rocheuses boisées, forêts de versants souvent anciennes… Il est important de préserver, entretenir, voire restaurer ces sites pour y maintenir la grande variété biologique qu’on y trouve.
Objectifs : restaurer 20 hectares de ces biotopes sur le territoire du Parc national.

Restaurer
le LIT majeur de la Semois
Le lit majeur d’une rivière comme la Semois est un milieu idéal pour le développement de pâtures et prairies de fauche à flore hygrophile et nitrophile, ou de forêts alluviales d’aulnes ou de frênes. Au cours du siècle dernier, l’abandon progressif du pâturage et la plantation de forêts de résineux dans ces zones ont considérablement détérioré ces milieux et fait chuter la biodiversité qui s’y développait autrefois.
Objectifs : restaurer 30 hectares de ces milieux sur le territoire du Parc national.

Préserver la biodiversité des milieux AGRICOLES
Les prés maigres de fauche et les vergers anciens recèlent une biodiversité très riche. Inventorier et préserver ces milieux ainsi que le patrimoine génétique des fruitiers locaux et des différentes plantes messicoles présents sur le territoire du Parc national est donc un enjeu essentiel.
Objectifs : préserver et restaurer les milieux agricoles extensifs de la vallée de la Semois ; préserver le patrimoine génétique fruitier des vergers âgés du territoire ; conserver le patrimoine génétique de céréales anciennes résilientes par rapport aux modifications climatiques ainsi que des plantes messicoles.

Restaurer et préserver les sites ARDOISIERS
Le territoire du Parc national de la Vallée de la Semois est constellé d’anciens sites ardoisiers. Ceux-ci ont un grand intérêt biologique, puisqu’ils constituent aujourd’hui des milieux ouverts en pleine forêt, favorables à l’implantation d’espèces calcicoles et xérophiles rares en Ardenne.
Objectifs : au moins 3 sites ardoisiers (abritant encore des milieux ouverts prioritaires ou rares) restaurés et pourvus d'un plan de gestion (et idéalement bénéficiant d'un statut de protection fort).

Créer un réseau de MARES forestières pour renforcer la trame bleue
La présence de mares forestières permet d’améliorer rapidement l’état de la biodiversité : elles sont favorables à une série d’espèces parfois très sensibles et permettent une meilleure rétention de l’eau en forêt.
Objectifs : créer ou restaurer minimum 30 mares forestières, inscrites dans un maillage écologique pertinent.

Développer un réseau de HAIES, vergers et alignements d’arbres
Les haies, vergers et autres éléments anthropiques comme les alignements d’arbres constituent des éléments essentiels du maillage écologique. Ils connectent les nombreux espaces naturels de plus grande taille qu’on trouve dans la vallée de la Semois et servent donc de corridors écologiques et d’abris à de nombreuses espèces.
Objectifs : lever les freins à l’implantation de haies, vergers et alignements d’arbre en établissant un plan d’action environnemental d’entretien des haies ainsi qu’un réseau de professionnels pouvant assurer cet entretien.

Lutter contre les plantes exotiques ENVAHISSANTES
Balsamine de l’Himalaya et Renouée du Japon sont deux espèces de plantes exotiques envahissantes qui sont aujourd’hui largement présentes sur le territoire de la vallée de la Semois, impactant sévèrement la biodiversité locale.
Objectifs : éliminer 100 % des Balsamines sur les bords de nos rivières, en faisant participer des citoyens bénévoles aux actions ; suivre et réaliser les actions nécessaires sur 100 % des sites où est présente la Rénouée du Japon.
A lire : Arrachage de Balsamine de l’Himalaya : recherche d’étudiants

Préserver
les ESPÈCES animales emblématiques
Le lynx, la loutre, certains chiroptères, la vipère péliade ou encore la moule perlière sont des espèces animales menacées pour lesquelles des actions de préservation sont mises en place par le Parc national. Par ailleurs, nous luttons contre certaines espèces animales invasives, comme le raton-laveur.

Actions en faveur
du LYNX
Le lynx a fait son retour dans la vallée de la Semois, mais un certain nombre de barrières doivent être levées pour permettre à l’espèce de se pérenniser dans la région.
Objectifs : améliorer les trois critères nécessaires à un retour durable du lynx dans notre région (qualité de l’habitat, fragmentation, acceptabilité).

Actions en faveur
de la LOUTRE
Presque disparue en Wallonie, la loutre s’est maintenue à quelques endroits dans la vallée de la Semois, selon une étude réalisée par le WWF-Belgique. La loutre est une espèce parapluie : la protéger aura également un impact positif sur un cortège d’autres espèces.
Objectifs : déployer des pièges photographiques pendant au moins 300 jours par an + réaliser au minimum une action de recherches d’indices de présence de la loutre par an ; mettre en place des zones de connexion potentielles entre bassins hydrographiques et créer des loutroducs ; communiquer sur l’espèce ou sa conservation.

Actions en faveur des CHIROPTÈRES de la vallée de la Semois
La vallée de la Semois est particulièrement riche en chiroptères, puisque 20 des 24 espèces de chauve-souris wallonnes y sont présentes. Le Parc national veut particulièrement agir sur la barbastelle et le grand rhinolophe.
Objectifs : améliorer les connaissances de la répartition des colonies de reproduction de chiroptères dans les combles et clochers sur le territoire du PNVS et favoriser leur installation par des aménagements adaptés.
A lire : Avez-vous des colonies de chauves-souris chez vous ?
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Actions en faveur de la VIPÈRE péliade
Le territoire du Parc national de la Vallée de la Semois est constellé d’anciens sites ardoisiers. Ceux-ci ont un grand intérêt biologique, puisqu’ils constituent aujourd’hui des milieux ouverts en pleine forêt, favorables à l’implantation d’espèces calcicoles et xérophiles rares en Ardenne.
Objectifs : au moins 3 sites ardoisiers (abritant encore des milieux ouverts prioritaires ou rares) restaurés et pourvus d'un plan de gestion (et idéalement bénéficiant d'un statut de protection fort).

Actions en faveur
de la MOULE perlière
Des milliers de moules capables de produire des perles fines étaient autrefois présentes dans les rivières ardennaises. Surpêchée, l’espèce a toutefois quasiment disparu mais est toujours présente dans la Vierre, affluent de la Semois.
Objectifs : inventorier au moins 15 sites en Semois ; prospecter la totalité des carrés de distribution ; restaurer les habitats.

Lutter contre les espèces animales INVASIVES
Raton-laveur, ragondin, rat musqué, bernache du Canada, ouette d’Egypte… Autant d’espèces invasives, présentes sur le territoire du Parc national, et qui causent des dégâts importants à la biodiversité locale.
Objectifs : mettre au point un plan d’action concernant le piégeage du raton-laveur, notamment sur des sites spécifiques particulièrement sensibles.

Conserver et améliorer la qualité biologique de notre RIVIÈRE
La Semois et ses affluents constituent le cœur battant du Parc national de la Vallée de la Semois. Une rivière aux berges restaurées, circulant librement, et bordée de nombreuses zones humides, sera un atout immense pour la biodiversité locale.

Restaurer les BERGES
de la Semois
Plus de la moitié des berges de la Semois ne possède plus de ceinture de plantes hélophytes et de frange herbacée, véritable havre de biodiversité. En cause : l’exploitation sylvicole de résineux en bord de rivière, les animaux d’élevage qui broutent et érodent les berges, les plantes et animaux invasifs…
Objectifs : créer plusieurs kilomètres de ripisylve, et protéger les berges en mettant en place des zones à végétation herbacée.

Restaurer les zones HUMIDES, îles et frayères
Très riches en biodiversité et vitales pour la reproduction de certaines espèces, les zones humides, îles et frayères de la Semois ont souvent besoin d’un entretien ou d’une remise en état.
Objectifs : améliorer l’état général des zones humides, îles et frayères.

Lever les obstacles à la libre circulation des POISSONS dans la Semois et ses affluents
Lever un maximum d’obstacles sur la Semois et ses affluents bénéficiera aux différentes espèces de poissons, qui doivent souvent remonter les cours d’eau pour se reproduire. Favoriser la reproduction de ces populations de poissons profitera aussi aux espèces piscivores qui s’en nourrissent.
Objectifs : inventorier l’ensemble des obstacles présents sur la Semois et ses affluents et prévoir un plan d’action pour lever un certain nombre de ces obstacles.
A lire : Diffusion du film “Dam Busters” le 13 mars à Rossignol et le 22 mai à Bouillon
Insérer vidéo Visages du Parc

Identifier et conserver les SOUCHES de poisson locales
Nous observons depuis quelques années, dans les cours d’eau de Wallonie, un phénomène d’introgression (transfert de gènes) des truites sauvages par les truites de pisciculture (domestiques). Or, ces truites domestiques conservent, de génération en génération, un génotype peu adapté à la vie sauvage.
Objectif : retrouver une souche sauvage de truite fario et produire 1.000 alevins à réintroduire dans la Semois.