Inventaires : 120 espèces d’abeilles sauvages recensées en Semois
En collaboration avec l'Université de Mons, des inventaires portant sur les abeilles sauvages ont été réalisés sur le territoire du Parc national. Les résultats montrent une grande diversité d'espèces de ces pollinisateurs précieux mais menacés.
En collaboration avec le laboratoire de zoologie de l’Université de Mons, un inventaire sur les abeilles sauvages a été mis en place par nos chargés de mission et effectué par des étudiants en stage au sein du Parc national. Ces derniers se sont concentrés sur différents types d’habitats typiques en Semois comme les prés de fauche, les prairies humides, les mégaphorbiaies ou encore les ardoisières. Leur but ? Identifier les diverses espèces présentes sur chaque site et repérer d’éventuelles espèces menacées.
Pourquoi cibler les abeilles sauvages ?
Si on pense souvent à l’abeille mellifère quand on parle d’abeille, les abeilles sauvages sont également des alliées précieuses : leur rôle dans la pollinisation de nombreuses plantes est primordial.
Tout comme l’abeille mellifère, les abeilles sauvages subissent un fort déclin à cause de la fragmentation de leur habitat, de la surutilisation des produits phytosanitaires et du changement climatique. Il est donc important d’approfondir nos connaissances sur les espèces présentes sur le territoire et leur écologie afin de mieux œuvrer à leur protection. En effet, connaitre ces espèces nous permet de cibler les habitats et/ou les ressources nécessaires à leur conservation, et de mettre en place des actions favorisant leur développement.
Des résultats encourageants
L’inventaire mené par nos trois stagiaires a permis de recenser 120 espèces d’abeilles sauvages, soit plus d’un quart des espèces présentes en Belgique ! Parmi celles-ci, 20 espèces sont menacées à l’échelle de la Belgique, dont 4 en danger critique d’extinction, et certaines n’avaient été identifiées que quelques dizaines de fois en Belgique.
Des différences ont été remarquées selon les types d’habitat, ce qui montre l’importance de milieux variés pour une plus grande biodiversité. En effet, certaines espèces d’abeilles ont été retrouvées uniquement dans un seul des habitats échantillonnés. Les espèces d’abeilles printanières ont été favorisées par les prés de fauche qui sont bien fleuris à cette saison, à contrario des mégaphorbiaies qui ne présentent que peu d’intérêt au printemps. En été, la ressource florale augmentant, les abeilles sauvages étaient globalement présentes dans tous les types d’habitat.
(Andrena haemorrhoa et Bombus sylvarum)
Des mesures de protection adaptées
Ces résultats permettent de réfléchir à des plans de gestion permettant de maintenir et protéger les populations d’abeilles sauvages présentes sur le territoire. Ils soulignent notamment l’importance d’une gestion extensive des prés de fauche et du maintien de leur grande diversité de fleurs, surtout pour les abeilles qui émergent précocement dans la saison. Enfin, ils pointent l’utilité de maintenir ouverts des habitats tels que les mégaphorbiaies ou les ardoisières qui peuvent se reboiser avec le temps, menant à une baisse de la biodiversité.
En attendant de nouvelles trouvailles, nous souhaitions dire un tout grand merci à nos stagiaires – Lise, Chloé et Malo – pour le travail effectué lors de cet inventaire !